DEFINITION
L’acide hyaluronique est considéré comme le produit de référence utilisé dans le rajeunissement volumétrique médical grâce à :
- Son ancienneté : utilisé nous l’avons vu depuis les années 1990.
- Sa durée in situ variable de 8 à 24 mois : les injections ont une durée suffisamment longue pour être efficaces et leur caractère transitoire permet de suivre le vieillissement.
- Son absence de spécificité tissulaire, il est donc biocompatible et les tests de tolérance avant injection ne sont pas nécessaires (sauf terrains particuliers).
- Son caractère entièrement biodégradable.
- Sa faculté d’utilisation, il ne nécessite pas de préparation.
- Ses résultats rapides.
- Ses effets secondaires minimes et exceptionnels.
Une séance d’injections peut être réalisée isolément, mais peut aussi compléter des techniques médico-chirurgicales de rajeunissement plus radicales telles que blépharoplasties (paupières supérieures et/ou inférieures), liftings etc... Elle peut aussi se faire parallèlement à des injections de Toxine Botulique visant à diminuer le tonus de certains muscles responsables de l’apparition de rides.
Les propriétés exceptionnelles de cette molécule ont déterminé son emploi dans de nombreuses spécialités médicales notamment en ophtalmologie (chirurgie de la cataracte), en ORL (chirurgie des cordes vocales), en urologie et pour aider la cicatrisation des plaies.
Depuis 1996, cette molécule a été développée dans le domaine du comblement esthétique.
Sans spécificité d’espèce ni de tissu, doué de propriétés viscoélastiques et hydrophiliques exceptionnelles.
En dix ans, cette molécule a totalement révolutionné la prise en charge du vieillissement cutané. L’évolution des produits, leur multiplication, les progrès des techniques d’injection en font actuellement le pivot des thérapeutiques esthétiques de comblement, de restauration des volumes et de revitalisation.
OBJECTIFS
Une injection d’acide hyaluronique se propose de corriger, par un moyen simple et rapide, certains signes de vieillissement ou disgrâces présents au niveau du visage, en remplissant ou en donnant du volume là où cela est nécessaire.
Les corrections les plus fréquemment effectuées peuvent être réparties en quatre catégories :
Sillons : sillons naso-géniens (de l’aile du nez au coin de la bouche), plis d’amertume (du coin de la bouche, de part et d’autre du menton), sillon labio-mentonnier....
Rides et ridules : front, «rides du lion» (entre les sourcils), «patte d’oie» (au coin des yeux), joues, menton, «plissé soleil» autour de la bouche.
Lèvres : redessiner l’ourlet (contour), les épaissir si elles sont trop fines, ou les rendre plus pulpeuses
Dépressions (creux) ou manques de volume : nez, pommettes, cernes, menton, contour mandibulaire, joues, fosses temporales, dos des mains, séquelles cicatricielles (acné, varicelle, traumatisme...)
Ces disgrâces ne vont pas complètement disparaître mais seront considérablement atténuées par les injections. Certaines altérations répondent d’ailleurs beaucoup mieux au traitement que d’autres plus délicates à gérer. De même, la pérennité de la correction est variable selon le type d’acide hyaluronique et les patient(e)s, mais la correction n’est que temporaire et le traitement devra être renouvelé pour entretenir le résultat.
Il faut noter que de nombreuses autres altérations peuvent être présentes, mais leur traitement n’est possible qu’en utilisant des techniques médico-chirurgicales plus complexes que de simples injections. Il en est ainsi en particulier de l’affaissement des tissus (exemple: bajoues) et de l’excédent cutané (exemple : paupières) qui ne pourront être supprimés que chirurgicalement. De même, certaines anomalies cutanées (aspérités, petites cicatrices, taches, micro-ridules, « fripé cutané ») ne seront corrigées que par un resurfaçage (peeling, laser, dermabrasion).
PRINCIPES
Il existe aujourd’hui un grand nombre d’acides hyaluroniques disponibles sur le marché, bénéficiant du Marquage CE (Communauté Européenne).
Ces produits diffèrent notamment par leur viscosité qui détermine leur caractère plus ou moins volumateur.
Parmi les plus utilisés, nous citerons le Juvederm, le Surgiderm, le Restylane, le Perlane, le Stylage, le Teosyal, le Voluma, l’Emervel...
AVANT LES INJECTIONS
Un interrogatoire précis sera réalisé visant à rechercher d’éventuelles contre-indications :
- Hypersensibilité connue à l’acide hyaluronique
- Femme enceinte ou allaitant.
L’interrogatoire devra aussi déceler des éléments impliquant une prudence particulière (exemple : herpès pour les injections labiales et péribuccales) ou préciser la nature d’éventuelles précédentes injections afin d’éviter certaines associations dangereuses de produits sur un même site.
Les médicaments à base d’Aspirine ou d’anti-inflammatoire devront être évités dans les 3 jours précédant l’injection.
Un examen clinique attentif, fait en position assise est confronté à la demande et aux attentes du (de la) patient(e) afin de préciser ce qui est réalisable et ce qui est illusoire.
L’INJECTION
La zone à traiter est désinfectée avant l’injection.
Les injections se font en utilisant des aiguilles ou des micro- canules mousses (non piquantes).
La quantité de produit nécessaire (nombre de seringues) est bien sûr extrêmement variable en fonction de très nombreux paramètres. Il sera évalué le plus précisément possible au préalable.
Après l’injection, on masse les régions traitées pour optimiser l’uniformité de la correction.
Dans certains cas, il est préférable d’envisager d’emblée une séance de retouche après quelques jours ou quelques semaines afin de parfaire le résultat.
Les suites immédiates peuvent éventuellement être marquées par l’apparition d’un œdème (gonflement) et d’une rougeur cutanée dont l’importance et la durée sont variables d’un individu à l’autre, mais qui restent habituellement modérés (n’interdisant pas le retour à une vie socio-professionnelle normale très rapidement) et disparaissent au bout d’un à trois jours. Sur les lèvres toutefois, l’oedème, souvent plus marqué peut parfois durer une bonne semaine.
Plus rarement, on peut observer durant les premiers jours, au niveau des points d’injections, une certaine sensibilité de la peau, des démangeaisons, une pâleur cutanée, une hyperpigmentation, ou de petites ecchymoses ponctuelles (bleus).
RESULTATS
Le résultat immédiat après traitement n’est donc pas le reflet du résultat final.
Habituellement, les disgrâces traitées sont très nettement atténuées par les injections, mais ne disparaissent pas toujours complètement. En effet, certaines localisations sont particulièrement difficiles à traiter et il existe des rides profondes et anciennes qui ne pourront jamais être complètement effacées.
EFFETS SECONDAIRES INDESIRABLES POSSIBLES
En choisissant un praticien qualifié, formé spécifiquement à ces techniques d’injection, vous limitez ces risques d’autant que l’acide hyaluronique est un produit remarquablement toléré par les tissus humains.
Un certain nombre de réactions peuvent cependant être observées :
Réactions locales post-injections : on a vu que peuvent parfois se rencontrer œdème, rougeur, pâleur, irrégularités, sensibilité, démangeaisons, ecchymoses. Ces réactions ne sont toutefois que temporaires.
Poussée d’herpès labial : chez les sujets prédisposés.
Réaction inflammatoire aiguë ou chronique : possible après injection secondaire dans une zone ayant déjà été injectée avec d’autres produits, en particulier non résorbables.
Granulomes : bien que rares, c’est la complication la plus « classique ». Il s’agit de petits nodules indurés, plus ou moins sensibles, perceptibles au toucher, parfois visibles et inesthétiques. Ils correspondent à une réaction inflammatoire localisée pouvant évoluer par poussées. Ils peuvent apparaître quelques jours à quelques semaines après l’injection. Ces granulomes sont en fait extrêmement rares avec les pro- duits résorbables, et même exceptionnels avec les acides hyaluroniques. Il sont, de plus, spontanément régressifs en quelques semaines.
Le but de ces injections est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.
Il faut noter que les premiers jours, il peut exister quelques irrégularités temporaires dues à la répartition inhomogène de l’œdème, ou un aspect d’hypercorrection (en relief) qui va progressivement disparaître, éventuellement accéléré en cela par des massages.
Complications rarissimes : quelques cas ont été décrits de rougeur persistante plusieurs semaines, voire d’abcès localisés sur un point d’injection. Quelques très rares cas de nécrose cutanée ont été rapportés. Une injection intra-vasculaire directe ou un mécanisme de compression pourrait en être la cause. La littérature scientifique internationale fait aussi état d’exceptionnels cas de cécité consécutifs à des injections péri-orbitaires.
En effet, grâce à ses qualités physicochimiques et à sa tolérance incomparables, l’acide hyaluronique occupe une place prépondérante, momentanément incontestée, non seulement dans le domaine du comblement, mais aussi dans le domaine de la restauration des volumes et de l’hydratation.
Il convient simplement de prendre conscience qu’une injection de produit de comblement, même apparemment simple puisque non chirurgicale, comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un praticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour essayer d’éviter ces problèmes, ou les traiter efficacement le cas échéant.
EN SAVOIR PLUS : CONSULTER LA FICHE ACIDE HYALURONIQUE DE LA SOCIÉTÉ SAVANTE